18 juillet 2024

Bill Haley refusa d'enregistrer des chansons d'Elvis en 1972

Projet d'enregistrement, liste n° 1.
Collection K. Kettner.
Dans son livre sur la tournée européenne de Bill Haley en 1958(1), Klaus Kettner consacre un chapitre sur les rencontres entre Bill et Elvis lors de cette tournée. Parmi les photos, autographes et autres publicités figure un document relatif au projet de disque enregistré par Bill Haley en 1972, Just Rock and Roll Music (Sonet). Ce document est une liste de titres proposés par Sam Charters, le producteur, à Bill. De nombreux titres furent précédemment enregistrés par Elvis : "Walk A Mile in My Shoes", "Polk Salad Annie", "I Need Your Love Tonight", "Hound Dog", "Guitar Man"... Les titres sont rayés par Bill avec la mention "no" (non). Bill jugea peut-être qu'il ne pouvait interpréter un morceau mieux qu'Elvis ou bien que ces chansons ne convenaient pas à son style. 

Projet d'enregistrement, liste n° 2.
Collection K. Kettner.
Certains autres titres, non chantés par Elvis, sont marqués d'un "maybe" (peut-être) : "Everybody's Talkin'" (Neil Diamond)(2), "I Am... I said" (idem), "Can't Buy Me Love" (The Beatles), "Dock Of The Bay" (Otis Redding), "Bye Bye Love" (Simon and Garfunkel). Ceux-là, à mon avis, ne correspondent pas non plus au style des Comets. Ils ne figurèrent pas sur l'album. Mais force est de constater que Sam Charters tentait de pousser Bill vers de nouveaux horizons musicaux.

Lire ma critique du disque Just Rock and Roll Music.

(1) Bill Haley & His Comets - Rockin´ Around Europe 1958 - Rock and Roll conquers Europe, par Klaus Kettner, Hydra, 328 pages, 2024, en anglais ou en allemand. (2) Chanson du film Macadam Cowboy (Midnight Cowboy), enregistrée également par Harry Nilsson.

Le disque paru en 1973, pressage mexicain. Discogs.









17 juillet 2024

Livre : Bill Haley & His Comets - Rockin´ Around Europe 1958, par Klaus Kettner

En octobre-novembre 1958, Bill Haley et ses Comets effectuent une tournée en Europe et dans quelques pays d'Afrique du Nord. Par ordre chronologique : Italie, France, Tunisie, Algérie, Autriche, Allemagne de l'Ouest, Belgique, Espagne où le régime de Franco mit fin au programme. Spécialiste de Bill Haley, manager des Comets réunifiés de 1991 à 2018, le Munichois Klaus Kettner, né en 1965, donne un éclairage fort documenté sur cet évènement de l'histoire du rock. 

Ce livre est un must pour tout fan de Bill Haley ou plus largement de rock-and-roll : photos inédites dont certaines avec Elvis (alors militaire en Allemagne) venu assister à quelques concerts de Bill, coupures de presse, témoignages de spectateurs, de musiciens, notamment des Comets tels que Johnny Grande ou Franny Beecher ayant participé à la tournée.

Par son travail, Klaus Kettner montre comment la vague rock s'est répandue hors d'Amérique du Nord, rapidement associée aux émeutes de la jeunesse, qui accède pour la première fois à sa propre musique, en particulier à Berlin (au Palais des sports) et Paris (à l'Olympia) : fauteuils cassés, jets de projectiles, bagarres... (De telles manifestations avaient eu lieu précédemment à l'Olympia lors d'un concert de Sidney Bechet en 1955.) 

"Je n'entendais rien à part la batterie"

Parmi les témoignages, je retiens celui d'un fan, de Mannheim (Allemagne), p. 203, qui se souvient de la très faible amplification des instruments. Quand les spectateurs se mettaient à hurler, dès la première chanson, "je n'entendais rien à part la batterie et, peut-être quelques notes de saxo (...). Et pourtant, après le spectacle, nous disions : "Mec, c'était quelque chose."

Parenthèse entre les concerts, le tournage du film J'y suis, j'y reste, avec Catherina Valente, est décrit, avec de nombreuses photos du tournage et des sessions d'enregistrement de "Viva La Rock and Roll", "Hot Dog Buddy Buddy" et "Whoa Mabel", spécialement prévues pour le film.

Ainsi, Bill Haley ouvre en 1958 la voie en Europe à ses confrères rockers, comme Gene Vincent, qui déjà commencent à perdre leur popularité aux Etats-Unis. 

Bill Haley & His Comets - Rockin´ Around Europe 1958 - Rock and Roll conquers Europe, par Klaus Kettner, Hydra, 328 pages, 2024, en anglais ou en allemand. Un CD audio avec notamment le concert filmé en Belgique y est inclus.

Commander le livre (attention à spécifier la langue choisie : anglais ou allemand) : www.rockithydra.de

Lire aussi : Interview de Klaus Kettner, Rock It Concerts : "Lorsque la musique de Bill Haley est jouée, les gens se mettent à danser ou à bouger"

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In October-November 1958, Bill Haley and his Comets toured Europe and a few countries in North Africa. In chronological order: Italy, France, Tunisia, Algeria, Austria, West Germany, Belgium, Spain where the Franco regime ended the program. A specialist in Bill Haley, manager of the reunified Comets from 1991 to 2018, Munich-based Klaus Kettner, born in 1965, provides well-documented insight into this event in rock history.

This book is a must for any fan of Bill Haley or more broadly of rock-and-roll: unpublished photos, some of which with Elvis (then a soldier in Germany) who came to attend some of Bill's concerts, press clippings, testimonies from spectators, musicians, notably Comets such as Johnny Grande or Franny Beecher who participated in the tour. Through his work, Klaus Kettner shows how the rock wave spread outside North America, quickly associated with the riots of the youth, who accessed their own music for the first time, in particular in Berlin (at the Palais des sports ) and Paris (at the Olympia): broken armchairs, thrown projectiles, fights... (Such demonstrations had previously taken place at the Olympia during a Sidney Bechet concert in 1955.)

“I couldn’t hear anything except the drums”

Among the testimonies, I remember that of a fan, from Mannheim (Germany), p. 203, which remembers the very low amplification of the instruments. When the audience started screaming, from the first song, "I couldn't hear anything except the drums and maybe a few sax notes (...). And yet, after the show, we were saying: 'Man, it was something."

A break between concerts, the filming of the film Hier bin Ich, hier bleib Ich, with Catherina Valente, is described with numerous photos from the filming and recording sessions of "Viva La Rock and Roll", "Hot Dog Buddy Buddy" and "Whoa Mabel", specially planned for the film.

Thus, in 1958, Bill Haley paved the way in Europe for his fellow rockers, like Gene Vincent, who were already beginning to lose their popularity in the United States.

Bill Haley & His Comets - Rockin´ Around Europe 1958 - Rock and Roll conquers Europe, by Klaus Kettner, Hydra, 328 pages, 2024, in English or German. An audio CD including the concert filmed in Belgium is included.

Order the book (be careful to specify the chosen language: English or German): www.rockithydra.de

12 avril 2024

"Rock Around the Clock" a 70 ans

Chaque 12 avril est un anniversaire que je fête en musique. Ce jour-là, en 1954, il y a donc soixante-dix ans, Bill Haley et ses Comets enregistrent à New York "(We're Gonna) Rock Around the Clock", pour Decca Records. 

Prévue en face B de "Thirteen Women", la chanson devient un succès mondial lorsqu'elle figure au générique du film Graine de violence en 1955. Au moins 25 millions d'exemplaires de la chanson auraient été vendus. 

Cette chanson symbolise, à mes oreilles, le rock and roll et de la joie de vivre. 

Merci à Bill et ses Comets !

En savoir plus sur la chanson (page en anglais) : Rock Around the Clock - Wikipedia

"Clock" atteint le Top 20
au Royaume-Uni à nouveau
en 1968 (photo), puis le Top 12 en 1974..




11 juillet 2023

Interview de Klaus Kettner, Rock It Concerts : "Lorsque la musique de Bill Haley est jouée, les gens se mettent à danser ou à bouger"

Bill Haley est né le 6 juillet 1925. Pour célébrer son centenaire, une tournée européenne avec les New Comets est prévu en 2025. La promotion sera assurée par Rock It Concerts, société allemande qui fit tourner les Comets originaux pendant 27 ans à partir de leur come-back en 1991. Klaus Kettner, son patron, dévoile les premiers détails.


Klaus Kettner : "Il y a toujours un grand intérêt 
pour la musique des années 1950. 
Photo fournie par K. Kettner. 
Une tournée pour célébrer le centenaire de Bill Haley est prévue en 2025. Quand précisément ?Probablement au printemps 2025, mais cela peut changer en fonction de la disponibilité des salles de concert.

Dans quels pays ?
Dans tout pays européen qui pourrait être intéressé par la musique de Bill Haley.

Quel serait le programme ?
Bien sûr, il y aura tous les grands succès, ainsi que quelques raretés. Nous envisageons d'inclure The Bill Haley Orchestra pour un son "swing" complet sur certaines chansons. Nous avons parfois utilisé des danseurs, comme dans les films de Bill Haley, donc peut-être les ferons-nous revenir. Mais il est encore trop tôt pour vous donner tous les détails.

Rock It Concerts/Cult Sound assurera la promotion de la tournée. Peux-tu présenter brièvement cette entreprise ?
Rock It Concerts a été fondé en 1985 dans le cadre de Hydra Records [label de disques connu des fans de rockabilly], dans le but de soutenir nos artistes et de leur donner l'occasion de promouvoir leurs enregistrements. Très rapidement, nous avons ajouté d'autres artistes et nous nous sommes spécialisés dans la musique des années cinquante. Pendant dix-neuf ans, nous avons organisé le "Munich Rockabilly and Rock & Roll Festival", qui était parfois le plus grand festival de ce genre sur le continent. Nous avons travaillé avec des centaines d'artistes des années 1950 tels que Carl Perkins, Chuck Berry, Jerry Lee Lewis, Linda Gail Lewis, Little Richard, Johnny Cash, Brian Hyland, les Coasters, les Drifters, les Dixie Cups, Frankie Ford, Robin Luke, Buddy Knox, Ray Campi, Jackie Lee Cochran, Billy Lee Riley, Johnny Preston, Freddie Bell, Buddy Holly's Crickets, les Blue Caps de Gene Vincent, Janis Martin, Tommy Sands, Merrill Moore, Sleepy La Beef, Terry Noland, Hardrock Gunther, Big Jay McNeely, Big Al Downing, et bien d'autres. En 1991, j'ai eu le plaisir de rencontrer le groupe original de Bill Haley, The Comets, ce qui fut le départ d'une fructueuse collaboration pendant les vingt-sept années suivantes, où nous avons géré leurs affaires partout dans le monde. Wanda Jackson était une autre artiste représentée par Rock It pendant vingt-quatre ans, jusqu'à sa retraite. Naturellement, nous travaillons également avec de nombreux groupes plus jeunes de la scène rockabilly.

Dans les New Comets, à part Bill Turner, qui joua avec Bill Haley ?
Mis à part Bill Turner [guitariste soliste de B. Haley de 1974 à 1976], aucun des membres des New Comets n'a joué avec Bill Haley, mais ils ont tous joué avec certains des autres membres originaux des Comets, tels que Dick Richards et Joey D'Ambrosio, ainsi que la fille de Bill Haley, Gina Haley. Pete Davenport (du groupe Stargazers) a joué avec les Jodimars réunis et la formation complète des Original Comets.

Qui chantera ?
The New Comets joueront les hits de Bill Haley,
et des raretés aussi. Photo fournie par K. Kettner. 
Le formidable Joe Clifton, qui fait un excellent travail pour faire "revivre" Bill Haley et sa musique.

Y a-t-il encore suffisamment de personnes intéressées pour voir un groupe rendant hommage à Bill Haley ? Le public n'est plus si jeune aujourd'hui...
Bien sûr, nous espérons qu'il y aura encore beaucoup de personnes qui aimeraient écouter de la bonne musique. Il y a toujours un grand intérêt pour la musique des années cinquante. Nous avons vu des spectateurs de 8 à 80 ans apprécier le son d'hier.

Selon toi, combien de fans Bill Haley existent encore dans le monde ?
Je n'en ai aucune idée. Il y a probablement une poignée de fans inconditionnels et de collectionneurs à travers le monde, mais il y a encore beaucoup de personnes qui aiment sa musique. Même s'ils ne connaissent pas grand-chose à son sujet, ils adorent sa musique. Je le vois très souvent lorsque la musique de Bill Haley est jouée, les gens se mettent à danser ou à bouger, et cela en dit long.

Le label Hydra Records est toujours actif. Quels sont ses projets actuels ?
Quatre nouveaux CD sortiront à la fin du mois : Kenny Rogers "Kan-Gu-Wa - Rocky Road To Stardom", Joe Penny "Bip A Little, Bop A Lot", Barbara Evans & Friends "Souvenirs", Hal Willis "Ballad Of A Teenage Queen".

Avez-vous des projets concernant les enregistrements de Bill Haley ? Des titres inédits ? Et qu'en est-il d'un coffret Sonet ?
J'aimerais réaliser d'autres volumes dans la série de CD "Bill Haley & Friends". Malheureusement, il n'y a pas beaucoup de matériel inédit de Bill Haley disponible, mais qui sait ce qui pourrait surgir à l'avenir. J'ai récemment discuté avec Kenny Denton, producteur de certains enregistrements chez Sonet ; il semble que le label n'ait pas beaucoup d'intérêt pour la réédition de leur catalogue. Encore une fois, nous verrons ce que l'avenir nous réserve.

Le musée Bill Haley est-il toujours ouvert ?
Malheureusement, nous avons dû le fermer, car le bâtiment a été démoli. Jusqu'à présent, nous n'avons pas trouvé de nouvel emplacement, mais nous avons réalisé plusieurs expositions.



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Interview with Klaus Kettner, Rock It Concerts: "When Bill Haley´s music is played, the people start to dance or move"

Bill Haley was born on July 6, 1925. To celebrate his centennial, a European tour with the New Comets is planned in 2025. The promotion will be handled by Rock It Concerts, a German company that toured the original Comets for 27 years since their comeback in 1991. Klaus Kettner, its boss, is giving us the first details.



A tour to celebrate Bill Haley's centennial is planned in 2025. When exactly?
Probably in the spring of 2025, but that can change depending on the availability of the venues.

In what countries? 
Any European country that might be interested in Bill Haley´s music.

What would be the program?
Klaus Kettner: "I´d like to do some further volumes
in the “Bill Haley & Friends” CD series.
"
 
Photo courtesy of Klaus Kettner.
Of course, there will be all the hits in the show, plus some rarities. We think about including the Bill Haley Orchestra to get a full swinging sound on some songs. We sometimes used some dancer, like in the Bill Haley movies, so maybe we will have them back again. But it´s too early to give you the full details.

Rock It Concerts/Cult Sound will promote the tour. Can you briefly present the company?
Rock It Concert was founded back in 1985 as part of Hydra Records, to support our artists and give them a chance to promote their records. Pretty soon we added other artists and specialized in music from the 1950s. For 19 years we run the “Munich Rockabilly and Rock & Roll Festival” which at times was the biggest festival of this kind on the continent. We worked with hundreds of artists from the 1950s (Carl Perkins, Chuck Berry, Jerry Lee Lewis, Linda Gail Lewis, Little Richard, Johnny Cash, Brian Hyland, Coasters, Drifters, Dixie Cups, Frankie Ford, Robin Luke, Buddy Knox, Ray Campi, Jackie Lee Cochran, Billy Lee Riley, Johnny Preston, Freddie Bell, Buddy Holly´s Crickets, Gene Vincent´s Blue Caps, Janis Martin, Tommy Sands, Merrill Moore, Sleepy La Beef, Terry Noland, Hardrock Gunther, Big Jay McNeely, Big Al Downing, and many others). In 1991 I had the pleasure of meeting with Bill Haley´s original band The Comets, which started a fruitful process of working together for the next 27 years handling their business all over. Wanda Jackson was another artists that was represented by Rock It for 24 years until she retired. Naturally we also work with numerous younger bands from the Rockabilly scene.

In the New Comets, appart Bill Turner, who has been part of the Comets playing with Bill Haley?
Besides Bill Turner [lead Guitarist of B. Haley from 1974 to 1976], none of The New Comets has played with Bill Haley, but they all played with some of the other original Comets Dick Richards and Joey D´Ambrosio, as well as Bill Haley´s daughter Gina Haley. Pete Davenport (Stargazers) played with the re-united Jodimars and full line up of The Original Comets.
Jo Clifton (with kiss curl) and the New Comets:
Rock Around Europe! 
Photo courtesy of K. Kettner.

Who will sing?
The terrific Joe Clifton, who´s doing a great job in bringing Bill Haley and his music alive.

Do you think there are still enough people to be interested to see a Bill Haley's tribute band? The audience is not so young, today...  
Of course, we hope there will be still a lot of people who would like to hear good music. There´s always a good interest in 1950s music. We´ve seen audiences from 8 to 80 enjoying the sound of yesterday.

Can you estimate how many fans Bill Haley still has in the world?
I got no idea. There´s probably a handful of die hard fans and collectors around the world, but there´s still a lot of people who like his music. Even if they don´t know much about him, they love his music. I´ll see it very often when Bill Haley´s music is played, the people start to dance or move and that tells you all.

Hydra Records label is still active. What are your current projects? 
Four new CDs will be out end of the month: Kenny Rogers “Kan-Gu-Wa – Rocky Road To Stardom”, Joe Penny “Bip A Little, Bop A Lot”, Barbara Evans & Friends “Souvenirs”, Hal Willis “Ballad Of A Teenage Queen”.

Do you have any projects upon the Bill Haley material? Unreleased tracks? How about a Sonet boxset?
I´d like to do some further volumes in the “Bill Haley & Friends” CD series. Unfortunately there´s not much unreleased Bill Haley material around, but who knows what shows up in the future. I just talked to Kenny Denton the producer on some Sonet Recordings, and it seems the label doesn´t have much interest in re-releasing their back catalog. Again, we will see what the future brings.

Is the Bill Haley museum still open? 
Unfortunately we had to close the Bill Haley Museum, as the building was torn down. So far we could not find a new location, but did several exhibitions.

6 juillet 2023

Interview de Bill Turner, ex-Comet : "Bill Haley était un gars vraiment classe"

En 1974, à 24 ans, Bill Turner obtient le poste de guitariste soliste de Bill Haley and his Comets. Alors qu'à cette époque les guitaristes jouent plutôt à la Jimi Hendrix, ce disciple de Chet Atkins reproduit note pour note les riffs et solos de Franny Beecher et Danny Cedrone, les légendaires guitaristes de Haley. Aux côtés du "Roi du rock'n'roll" jusqu'en 1976, Bill Turner évoque ses souvenirs lors de la dernière tournée de Bill Haley en France, en 1974. (Interview réalisée par écrit, traduite de l'anglais.)


Bill Haley et Bill Turner avec sa Gibson ES-335,
Le Chalet, Strasbourg, France,
13 décembre 1974.
Quand es-tu né ?
A Brooklyn, New York, en 1950.

Toujours New-Yorkais ?
Depuis août 2015, je vis à Toms River, dans le New Jersey, après avoir acheté ma première maison ici. New York ne me manque pas du tout.

Quand as-tu commencé la guitare, et pourquoi ?
Mes parents m'ont acheté ma première guitare en 1958, un modèle en plastique "Emenee" qui se cassa. En 1962, ils m'achetèrent une nouvelle guitare, une "archtop" Silvertone avec des ouïes en F, un instrument acoustique. En 1967, je me suis acheté une acoustique Martin D-28. J'acquiers ma première guitare électrique en 1969, une Gibson ES-335, sur laquelle j'ai joué avec Bill Haley. Je possède toujours ces guitares.

Quelles sont tes principales influences en guitare ?
Chet Atkins et Merle Travis, ainsi que Les Paul, Doc Watson, Lester Flatt, Franny Beecher, Danny Cedrone, Chuck Berry et Nato Lima de 'Los Indios Tabajaras', qui formaient un duo de guitare classique. Au milieu des années 1990, je suis devenu très proche de Nato Lima, qui vivait à New York.

Quand as-tu entendu Bill Haley pour la première fois ?
Je me souviens, alors enfant, d'une nuit où les informations passaient à la télé. Mon père était assis, criant : "Regardez ces fils de pute ! Regardez ces foutus fous !". La télé montrait une émeute avec des jeunes qui jetaient des chaises, des soldats ou des policiers à cheval, avec l'air de "Rock Around The Clock" en fond sonore La caméra s'approchait de ce gars qui jouait sur une guitare noire et sautillait avec une grosse mèche sur le front, puis filmait le contrebassiste, allongé sur le dos, portant des chaussures blanches, et tenant la contrebasse en l'air. En 2003, un fan d'Allemagne m'envoie deux cassettes VHS avec des apparitions télévisées de Bill Haley. Ce reportage que j'avais vu quand j'étais petit y était ; c'était l'émeute en Allemagne lors de la tournée en 1958.

Qu'as-tu ressenti en voyant ces images, enfant ?
J'étais stupéfait. Tout le monde se battait, et ces policiers ne plaisantaient pas : ils étaient habillés comme des soldats et montaient à cheval, comme une cavalerie. Et ces canons à eau tirant sur la foule dans la rue. Cela ressemblait à une guerre !

Quand as-tu rencontré Bill Haley pour la première fois ?
Je l'ai rencontré, ainsi que Rudy Pompilli, son saxophoniste, la première fois en septembre 1971. Ils se produisaient à cinq pâtés de maisons de chez moi dans une boîte, le Club 802, où passaient des spectacles de grande envergure. J'ai pu y entrer et poser à Bill et Rudy de nombreuses questions auxquelles ils répondirent avec beaucoup de gentillesse. Ils étaient vraiment sympas avec moi, un jeune de 20 ans à l'époque. Paul Pruett était leur guitariste cette nuit-là. C'était un musicien moderne, un bon guitariste, mais qui jouait dans le style de Jimi Hendrix.
Bill Haley et Rudy Pompilli,
Brooklyn, 1971.

Quand et comment obtins-tu le poste de guitariste soliste ?
A la fin des années soixante, lorsque Bill Haley recommença à se produire dans la région de New York, je remarquais qu'il employait différents guitaristes, qui ne faisaient aucun effort pour reproduire le son des enregistrements chez Decca ; ils jouaient tous à la Jimi Hendrix. Cela ne correspondait tout simplement pas au groupe, ni aux chansons. Personnellement, je n'ai jamais apprécié le style de jeu "hard rock" avec distorsion, étant un disciple de Chet Atkins et Merle Travis. Je préférais de loin le son clair, employé par Danny Cedrone et Franny Beecher. C'est toujours ce que je préfère, bien que j'ai appris à jouer avec la distorsion pour les chansons qui le demandent dans mon propre groupe. Ainsi, au printemps 1973, je me préparais à obtenir mon diplôme universitaire – la guerre du Vietnam venait enfin de se terminer – et cherchais un emploi dans le domaine de la musique professionnelle. Comme Bill Haley était mon artiste de rock 'n' roll préféré, je décidais de tenter de passer une audition pour le poste de guitariste soliste, puisque tous les autres guitaristes que j'avais vus avec lui ne collaient pas aux enregistrements originaux. J'avais pratiqué, travaillé pour mémoriser les parties de guitare de Danny Cedrone et Franny Beecher, en ralentissant les disques sur la platine pour essayer soigneusement de reproduire ce que j'entendais, et j'y étais finalement parvenu. Donc, il fallait attendre que Bill Haley repassât dans la région de New York pour essayer de le rencontrer en coulisses. 

Tu as attendu longtemps ?
Non, l'opportunité s'est présentée assez rapidement. En avril 1973, Bill Haley faisait partie d'un spectacle de Richard Nader qui devait avoir lieu au Nassau Coliseum, près de Long Island. Je m'y suis rendu en veste et cravate, avec un appareil photo 35 mm autour du cou et un bloc-notes, ressemblant à un journaliste. Je me suis dirigé vers les coulisses et suis simplement passé devant la sécurité ; à l'époque, personne ne portait de costume et de cravate, tous les jeunes hommes étaient des hippies ou s'habillaient comme tels. Une fois en coulisses, j'ai frappé à la porte de la loge de Bill Haley, qu'il a lui-même ouverte. Il se souvenait de moi au Club 802. Je lui ai dit que j'étais prêt à travailler pour lui en tant que guitariste. Il a vu que j'avais une pochette promotionnelle dans la main et m'a dit d'aller parler à Rudy, car c'était lui qui s'occupait de tous les aspects commerciaux du groupe. Rudy se souvenait aussi de moi. Il a pris ma pochette promotionnelle en me disant qu'il resterait en contact avec moi. Mon proche ami et collectionneur de disques de Haley, Dave Hirschberg, qui m'accompagnait, put prendre de nombreuses photos en coulisses de Bill Haley et des Comets. Sur scène, Haley donna un spectacle de première classe, le meilleur de la soirée.

Comment as-tu obtenu la première audition ?
En 1973, j'ai rejoint la section locale 802 du syndicat des musiciens, ce qui m'a ouvert la porte à des annonces d'auditions et à divers contacts. Dans leur journal, il y avait un article sur la tournée de Bill Haley, avec la liste des membres du groupe dont la plupart ne me disaient rien. J'ai écrit à Rudy en lui demandant s'il y avait une place vacante au sein des Comets pour un guitariste soliste. Quelques semaines plus tard, j'ai reçu une lettre de sa part disant qu'il pourrait y avoir une place prochainement, et me demandant si j'avais un enregistrement de moi. Je suis allé dans un studio local et me suis enregistré, chantant la plupart des chansons de Haley avec la guitare rythmique sur une piste, et jouant les riffs et solos sur l'autre piste. A l'écoute de la maquette, Rudy m'a appelé et m'a invité à passer le week-end chez lui et à jouer dans un club avec lui à Chester, en Pennsylvanie. Il voulait m'entendre chanter avec un orchestre. J'ai fait cela plusieurs fois avec lui. Il appréciait ma connaissance de la musique de Haley et des nombreux types de chansons que je connaissais.

Pour votre première tournée avec Bill Haley, comment se déroulaient les répétitions ? Haley était-il présent ou absent lors des répétitions ? 
Il n'y avait pas de répétitions avec lui. Rudy et moi descendions dans son sous-sol, juste tous les deux, et nous faisions toute la répétition comme ça. J'assurais la partie chant et la guitare, et Rudy jouait du saxophone. C'était la seule répétition ! Haley vivait à Vera Cruz, au Mexique, et nous ne le voyions pas avant de le rencontrer à l'aéroport, au début de la tournée. Même pendant la tournée, il n'y avait pas de répétitions.

Lorsque vous répétiez chez Rudy, n'y avait-il pas d'autres Comets pour se joindre à vous deux ? Je me demande où et quand Jim Lebak a répété sur la contrebasse les pitreries des Comets sur "Rudy's Rock", etc. Même question pour Ray Parsons qui chantait quelques chansons ou Freddie Moore, le batteur, qui jouait Caravan.
Je ne me souviens pas que Jim Lebak ait jamais assisté à une répétition, car lorsque Rudy et moi répétions, le bassiste était encore Rey Cawley, qui malheureusement quitta le groupe le premier jour où j'en fis partie ! Puisque Nick Masters [guitariste soliste] avait déjà quitté le groupe, Rey Cawley pensait apparemment qu'il allait désormais prendre sa place de responsable du groupe. Mais Haley nomma Rudy comme leader des musiciens, ce qui provoqua la colère de Cawley. Alors que nous étions à l'aéroport de Philadelphie, prêts à partir pour Boise, Idaho, Cawley ne s'est jamais présenté ! Rudy a essayé de l'appeler, mais il a refusé de venir en tournée. A notre arrivée à l'hôtel, Haley et Rudy tentèrent de le joindre à nouveau, mais Rey dit clairement qu'il quittait le groupe. Les trois ou quatre premiers jours de cette tournée, nous avions Ray Parsons à la basse, mais il jouait seulement en 2/4. C'est à ce moment-là qu'ils ont fait venir Hank Scholz (alias Hank Thompson) pour jouer de la basse. Hank n'était pas vraiment un bassiste, mais c'était un bon pianiste qui connaissait suffisamment la théorie musicale pour jouer de la basse, donc cela nous a permis de faire cette première tournée. Hank était le vieil ami de Freddy Moore [batteur]. Il était gaucher et ne possédait même pas de basse. L'agent Jeff Biels a dû apporter sa propre basse, et j'ai dû inverser les cordes pour que Hank puisse jouer !
Quant à Lebak, sa première tournée fut celle en Europe, en hiver 1974. Il a probablement répété avec Ray Parsons, et Freddy Moore connaissait déjà toutes les chansons. Il a rejoint le groupe grâce à Bill Miller [autre guitariste soliste de Haley] dont il était le batteur, après le départ du batteur Buddy Dee. Lors de la tournée européenne de 1974, Jim Lebak semblait ne pas distinguer une chanson de l'autre, il ne connaissait pas les tonalités et jouait pendant les "breaks", ce qui lui valait un regard désapprobateur de la part de Haley.

Tu étais responsable de la guitare de Bill pendant les tournées. Quel type de cordes et médiators utilisait-il ?
Bill me confiait sa guitare entre les tournées. Je veillais sur elle, c'était un instrument très précieux. Cette Gibson Super 400 était conçue pour les cordes à fort tirants. J'y plaçais des cordes D'Angelico, qui avaient un excellent son. J'ai découvert des décennies plus tard qu'elles étaient en réalité fabriquées par D'Addario pour D'Angelico. Haley préférait les médiators en nylon Herco. Il m'appelait avant une tournée et me demandait d'acheter quelques médiators de cette marque, de couleur argent et or. Avant la tournée de 1976, il m'a aussi demandé de trouver quelques-uns de ces "bent bow ties" [appelés "noeuds twist" ou noeuds croisés en France] qu'il portait habituellement. J'ai réussi à en trouver à New York.

Pour votre première tournée européenne, fin 1974, vous avez joué en France. Comment avez-vous trouvé notre pays et les Français ?
J'ai adoré la France et les Français, surtout Paris et ses panoramas. J'adorais toutes ces voitures Citroën, la DS 19 et la 2 CV, qui me fascinaient. Et bien sûr, la nourriture française, quelque chose qu'on n'oublie jamais.

Bill Haley et Bill Turner,
Victoria Hall, Genève, Suisse,
29 novembre 1974.
Qui traduisait le français pour le groupe ?
Généralement, le tour manager qui organisait les concerts en France nous servait d'interprète, ou bien il avait une secrétaire qui assurait cette fonction. Rudy parlait un peu français, mais pas couramment.

Comment le groupe se déplaçait de ville en ville ?
Entre les hôtels, nous nous déplacions généralement en bus ou en limousine, et lorsque nous allions dans un autre pays, nous prenions l'avion.

En tournée, comment se déroulait une journée de travail pour les Comets, du lever au coucher ?
Nous nous levions toujours tôt pour nous retrouver en bas, au restaurant, pour le petit-déjeuner. Ensuite, nous faisions nos bagages et nous nous retrouvions à nouveau en bas avec nos bagages et nos instruments pour être conduits à la prochaine ville ou à l'aéroport. Si nous arrivions tôt dans la ville du prochain concert, certains d'entre nous faisaient leur lessive, ou nous allions déjeuner quelque part. Nous nous retrouvions à l'hôtel et nous notions à quelle heure nous devions descendre dans le hall pour être conduits à la salle de concert. J'essayais d'y arriver tôt pour faire les balances et m'assurer que tous les micros étaient réglés au bon volume, puis je branchais ma guitare sur tous les amplis pour vérifier que le technicien du son avait le bon niveau dans chaque ampli. Cette méthode fonctionnait très bien, les techniciens du son appréciaient. Le groupe arrivait, et les premières parties étaient généralement des groupes locaux [le groupe Au bonheur des dames fit les premières parties de la tournée française 1974] ou parfois même un défilé de mode. Après le concert, nous retournions directement à l'hôtel, nous déposions nos instruments, nous nous changions et nous allions au bar prendre des verres, que les fans étaient très impatients de nous offrir. Ils apportaient leurs albums que nous dédicacions, ainsi que des livres et des photographies. Certains fans nous demandaient même de signer sur leurs bras ou le dos ! Ensuite, nous allions nous coucher. Je partageais généralement une chambre avec Freddy Moore [batteur], Jim Lebak [bassiste] et Ray Parsons [guitariste rythmique] partageaient une chambre, Rudy avait sa propre chambre, et bien sûr, Haley et Martha, sa femme, avaient la leur. Nous veillions tous tard à regarder la télé.

Avez-vous quelques anecdotes sur les lieux ou les villes françaises où vous avez joué ? Tout d'abord, le spectacle de l'UNICEF à Paris, le 4 décembre 1974.
Ce show fut vraiment excitant. Il était animé par Danny Kaye (que je ne connaissais pas à l'époque, il avait fréquenté la même université que moi, Brooklyn College). Ce concert a été filmé et le groupe a interprété au moins 4 ou 5 chansons. Pendant la balance pour le volume de sa guitare, Haley a commencé à jouer "Wildwood Flower" et tout le reste du groupe s'est joint à lui. J'aurais aimé avoir une copie de l'ensemble de notre prestation, car il s'agissait d'une séance de haute qualité. Je crois que seule "Rock Around The Clock" (voir extrait ci-dessous) a été diffusée à la télévision européenne. [Selon le fanzine français Crazy Alligator News, « Shake, Rattle and Roll », « Rudy’s Rock » et « Rock Around the Clock » furent diffusées en janvier 1975 sur TF1, qui retransmit le gala.]
Cette nuit-là, nous étions à l'hôtel Hilton de Paris. Le restaurant se situait au dernier étage, offrant une vue panoramique époustouflante sur la ville, avec un quatuor à cordes jouant une musique raffinée et romantique : deux violons, un alto et un violoncelle. Je portais un costume de la marque Jupiter pour dîner. Quand je suis arrivé, Haley, sa femme, son manager et le promoteur étaient déjà assis à une autre table. Ray Parsons et Jim Lebak se présentèrent nippés comme deux chauffeurs routiers, et le maître d'hôtel leur refusa l'entrée. Après un vif échange, en partant, Lebak pointa du doigt le quatuor à cordes : "Dîtes-leur d'enlever leurs nœuds papillon et de jouer de la musique qui déchire !" Haley semblait amusé par cela. Il me regarda et nous rîmes tous deux.

Le 10 décembre, vous jouiez à Marseille, au Parc Chanot. Quels souvenirs ?
Marseille avait le climat le plus chaud de cette tournée. Je savais que c'était une capitale de la drogue importante. Lorsque nous sommes arrivés, nous avons pris plusieurs taxis et lorsque Rudy, Lebak et moi-même sommes montés dans le taxi, avant que le chauffeur ne nous demande où nous voulions aller, il nous demanda quel genre de drogue nous voulions acheter. Nous lui indiquâmes simplement l'hôtel où nous voulions être conduits, et il nous y emmena. Cependant, je remarquais que ce type traînait autour de l'hôtel et nous suivait. Depuis la scène ce soir-là, je le repérai dans les premiers rangs. Il me faisait des signes pour attirer mon attention et m'inviter à le rencontrer ensuite. Je ne voulais rien avoir à faire avec ce gars ou ses amis trafiquants de drogue. Lorsque le concert s'est terminé, je suis monté dans le bus avec le reste du groupe et j'ai passé le reste de la nuit dans ma chambre.
Bill Haley 1974 France
Affiche de la tournée française en 1974.

Quels souvenirs des autres dates ?
La seule chose dont je me souvienne à propos de Lyon [Palais d'hiver, le 11 décembre], c'est que c'était un charmant hôtel plus ancien, et que Lebak et moi avions dîné dans le restaurant de la gare ce soir-là. Je ne me souviens de rien à propos de la Salle Pleyel [le 12 décembre], mais Le Chalet à Strasbourg [le 13 décembre] était l'endroit où nous avons attrapé froid parce que nous devions marcher dans l'allée arrière pour rejoindre les loges, qui se trouvaient à l'avant du club mais étaient bloquées par la foule.

Travailler avec Bill Haley, c'était comment ?
Bill Haley était un gars vraiment classe, très professionnel, toujours bien habillé. J'ai beaucoup de respect pour lui et Rudy. Ils étaient des professionnels parfaits : ils savaient comment se vêtir, se comporter, se présenter, et toujours avec classe. Ils ont eu une grande influence sur moi.

Comment était l'ambiance avec les Comets ?
À cette époque, pendant cette tournée, nous étions tous de bons amis. C'était une tournée très réussie et tout le monde s'entendait très bien dans le groupe. Rudy était le chef d'orchestre et tout le monde le respectait et l'admirait.

Pendant la tournée, aviez-vous une seule tenue ou plusieurs ?
Nous avions un seul costume de scène : une veste bordeaux, un pantalon noir, une chemise blanche et un noeud croisé.

Combien les musiciens étaient-ils payés par concert ? Combien Haley touchait-il ?
Nous étions tous rémunérés à la semaine. Je ne connaissais pas le salaire des autres membres du groupe, et je ne savais pas quel était le cachet de Haley pour les concerts à cette époque. Lorsqu'il était géré par Merve Goldstein, il touchait 10 000 dollars [soit 68 500 dollars actuels, soit 62 749 euros] par concert, mais il avait perdu l'accord qu'il avait avec Merve Goldstein.

Quand avez-vous vu Bill Haley pour la dernière fois ?
À la fin de la tournée de 1976.

En 1975, un nouvel album de Bill Haley était prévu d'être enregistré à Nashville, avec vous à la guitare. Quelles chansons avaient été choisies ? Le groupe a-t-il répété ou préparé des arrangements pour elles ? 
Je devais jouer de la guitare rythmique sur cet album, pour lequel il n'y eut aucune répétition. Certaines des chansons prévues étaient "Honky Cat", "Short Fat Fanny", "16 Teens"... 

Et "Rip It Up" ? 
Oui ! A ce propos, une anecdote. J'étais chez Rudy avant notre départ pour Nashville, et Rudy devait aller faire une course. Il m'a dit : "J'attends un appel de Haley. Si jamais il appelle, prends le message et dis-lui de rappeler dans une heure." Environ 15 minutes plus tard, le téléphone a sonné, et c'était Haley. Quand il a su que c'était moi qui répondais, il avait l'air si content... Il m'a dit : "Tu sais, Billy T, toi et moi on n'a jamais eu la chance de vraiment devenir amis. J'espère qu'on aura l'occasion de le faire... Tu es prêt pour Nashville ?" Je lui ai répondu que oui, et que nous allions descendre dans la camionnette de Lebak, tous les trois. Alors Haley a dit : "Est-ce que Rudy t'a donné la liste des chansons ?" et j'ai répondu : "Oui, il l'a fait..." et Haley a continué en disant : "Imagine ça : Sam Charters [le producteur] pense que "Rip It Up" serait une bonne chanson pour que je l'enregistre. Tu imagines ça !" Bill avait l'air un peu agacé que Charters ne sache pas qu'il avait déjà interprété cette chanson lors de ses concerts depuis des années. Il conclut la conversation en disant : "Écoute, Billy T... quand tu seras là-bas, donne tout ce que tu as, et n'oublie pas avec qui tu es !" Ensuite, Rudy est rentré à la maison et je lui ai dit que Bill avait appelé. 

Quels Comets étaient prévus à cette session ?
Les seuls membres des Comets présents lors de cette session d'enregistrement étaient Rudy, Lebak et moi-même.

Pourquoi cet album n'a-t-il pas été enregistré ?
Haley n'est jamais arrivé à Nashville. Apparemment, il aurait eu des problèmes de transmission sur sa voiture alors qu'il tentait de conduire depuis Vera Cruz jusqu'à Nashville. 

Peu de temps après la tournée de 1974, Rudy a été diagnostiqué d'un cancer. L'as-tu revu avant son décès ?
Oui, il y a eu la tournée au Brésil en octobre 1975, et c'est probablement la dernière fois que je l'ai vu.

Es-tu toujours en contact avec la famille Haley ?
Oui, tout à fait.

Aujourd'hui, tu chantes et joues toujours de la guitare (et du dobro et du violon). Où te produis-tu habituellement ? 
Mon groupe Blue Smoke existe depuis 51 ans et nous avons fait plus de 11 700 concerts. Nous nous produisons principalement dans la région du New Jersey, de la Pennsylvanie et de New York. 

Te verra-t-on en France ou en Europe à nouveau ?
J'espère revenir en Europe en 2025, pour une tournée "Centenaire de Bill Haley". Ce sera avec les Bill Haley's New Comets, gérés par Rock-It Concerts en Allemagne. Je n'ai pas d'autres informations pour le moment, mais j'espère vraiment que la France sera l'un des pays où nous pourrons nous produire à nouveau.

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"Bill Haley was a real classy guy"

In 1974, at the age of 24, Bill Turner secured the position of lead guitarist for Bill Haley and his Comets. While guitarists at that time were mostly playing in the style of Jimi Hendrix, this disciple of Chet Atkins faithfully reproduces note for note the riffs and solos of Franny Beecher and Danny Cedrone, the legendary guitarists of Haley. Alongside the "King of Rock 'n' Roll" until 1976, Bill Turner reminisces about his memories during Bill Haley's last tour in France, in 1974.


When were you born? 
In Brooklyn New York, in 1950. 

Still a New Yorker? 
Since August 2015, I now live in Toms River New Jersey, after buying my first house here. I don't miss New York at all. 
 
When did you start learning guitar, and why? 
My parents bought me my first guitar in 1958—it was a plastic “Emenee” model, which had gotten broken. Then in 1962 they bought me a Silvertone arch-top model with F holes. It was an acoustic instrument. In 1967 I bought a Martin D-28 acoustic, and I bought my first electric guitar in 1969, a Gibson ES-335—which was the one I used while working with Bill Haley. I still own these guitars to this day. 
 
What are your major influences on guitar? 
Chet Atkins and Merle Travis, plus Les Paul, Doc Watson, Lester Flatt, Franny Beecher, Danny Cedrone, Chuck Berry and Nato Lima of 'Los Indios Tabajaras' who were a classical guitar duo. In the mid-1990s I became very close friends with Nato Lima, who was living in New York City. 
 
When did you hear Bill Haley for the first time? 
When I was a young child, I remember one night the TV news was on and my father was sitting there watching it and cursing at the TV saying, “Will you look at these sons of bitches! Will you just look at these crazy sons of bitches!” and on TV there was this riot going on with kids throwing chairs, soldiers or police on horseback....and 'Rock Around The Clock' was playing, and the camera zoomed in on this guy playing a black guitar and bouncing up and down with this huge curl on his forehead... and then the camera was on the upright bass player, who was laying on his back playing the bass and wearing white shoes, holding the bass up! It wasn't until 2003 that a fan from Germany sent me two VHS tapes full of newsreels and TV appearances of Bill Haley through the years. And that newsreel I'd seen as a young boy was on that tape—I recognized it right away; It turned out to be the riot in Germany in 1958! What was most notable, was that it was a black & white film, but it had a gray, washed out look to it—I recognized it immediately. It turned out to be a silent film—there was no sound—but they had inserted 'Rock Around The Clock' in the soundtrack, or 'music bed' back when I saw it. 
 
What did you feel as a child, at that moment? 
I was amazed by what was going on. Everybody was fighting, and those police looked like they meant business—they were dressed like soldiers and were on horseback, like a cavalry. And those water cannons shooting at the crowds on the street....It looked like a war going on!
 
When and where did you meet him in person? 
The first time I'd met Bill Haley and Rudy Pompilli was in September 1971. They were appearing only 5 blocks from where I was living, at a supper club called the “Club 802” which had major night club acts as the entertainment. I managed to get in and had gotten to meet Bill and Rudy and ask a lot of questions, which they graciously answered—they were both very friendly and really nice guys to this 20 years old kid. I remember that Paul Pruett was their guitar player that night. He was a modern player, a good player, but he played like Jimi Hendrix. 
 
How did you get the lead guitarist job? 
Since the late sixties, when Bill Haley began appearing in the New York area again, I noticed that he had different guitar players and they didn't make any attempt to sound like the Decca recordings—they all seemed to be on this Jimi Hendrix kick....and it just didn't fit the band or the songs right. I personally never cared for the hard rock distorted style of playing—being a Chet Atkins and Merle Travis disciple, I much preferred the clean sound and of course, both Danny Cedrone and Franny Beecher played in that same manner. To this day, that is still my preference, though I did learn to play the modern distorted style—for songs that required it on my own band. Anyhow, by the spring of 1973 I was getting ready to graduate college—the Viet Nam War had finally ended, so I was no longer in danger of getting drafted.  I had wanted a job in the professional music field, and since Bill Haley was my favorite rock & roll artist, I decided to attempt to somehow get an audition for the lead guitar position, since all the other guitar players I'd seen him with sounded nothing like his records. I had been practicing, working on getting the Danny Cedrone and Franny Beecher leads memorized, by slowing the records down on the turntable and carefully trying to replicate what I was hearing, and eventually I had accomplished this...so now I had to wait till Bill Haley passed through the New York area once again so I could try to meet with him backstage.  

Did you have to wait a long time?
No, that opportunity came soon enough, because in April 1973 Bill Haley was part of a Richard Nader show to take place at the Nassau Coliseum in nearby Long Island, so I made plans to be there and get backstage—I had dressed in a jacket and tie, with a 35mm camera around my neck and carried a clipboard, looking very much like a reporter—so I walked to the backstage area and just walked right by security. If you remember back then, nobody wore a suit and tie—all the young men were hippies...and dressed like them! Once I was backstage, I just looked at the dressing room doors to see which one had the sign with Bill Haley's name—I found it soon enough, knocked on the door....and Haley himself opened the door! I quickly introduced myself, and he remembered me from the Club 802. I told him I was interested in working for him as his guitarist, and he saw that I had a promo kit in my hand and told me to go and speak to Rudy, as he handles all the band business for him. Rudy remembered me too, and took my promo kit saying he'd stay in touch with me. I had my close friend (and Haley collector) Dave Hirschberg with me, who was able to take numerous photos backstage of Haley and the band members. We then took our seats for the concert, and Haley put on a real top class show, easily the best act on the lineup that night. 

How did get the first audition?
I joined Local 802 of the Musicians Union which opened the door to audition notices and various contacts. In one of the issues of their newspaper, they had a write up about Bill Haley going on tour, and they listed names of the band members—and most of the names I didn't recognize, so I wrote Rudy a letter asking if there was an opening on the Comets for a lead guitar player at that time. A couple of weeks later I received a letter from him saying that there might be an opening soon, and asked if I had a tape of my playing. I went into a local recording studio and made a tape of myself singing most of the Haley songs with rhythm guitar, and with the fills and solos on another track and this was the tape I'd submitted to Rudy. When he heard the tape he called me up and invited me to spend the weekend at his house and play in a club with him there in Chester Pennsylvania—he wanted to hear me sing in a band situation. I did this several times with him, playing in that local club....and he was very satisfied with my knowledge of Haley's music, and the many different kind of songs I'd known. 

For you first tour with him, how were the rehearsals organized? Was Bill Haley absent or present at the rehearsals?  
There were no rehearsals with Haley present! Rudy and I went down in his basement—just the two of us, and we went through the whole show just like that! I did the singing as well as the guitar playing, and Rudy played sax—that was it....this was the only rehearsal! Haley was living in Vera Cruz Mexico, and we never saw him until we met at the airport. Even while on tour there were no rehearsals! 

When you rehearsed at Rudy's place, weren't there any other Comets to join you two? I wonder where and when Jim Lebak, the bassist, did rehearse the Comets antics on Rudy's Rock, etc.  Same question for Ray Parsons to sing his few songs or Freddie Moore, drummer, to play Caravan.
I do not recall Jim Lebak ever being at a rehearsal, because when Rudy and I were doing this, the bass player was still Rey Cawley, who unfortunately quit the band on the first day I was a member! Since Nick Masters had already left the band, Rey Cawley apparently thought that he was going to now be in charge of the band (like Nick had been). But now Haley put Rudy as the leader of the band members--and Cawley got really angry about this, because he wanted to be the leader of the band in Nick's absence. We were at the Philadelphia Airport getting ready to fly out to Boise, Idaho...and Cawley never showed up! Rudy tried calling him, but he refused to come on the tour. After landing and getting to our hotel rooms Haley and Rudy tried calling him again, but he made it plain that he was quitting the band. The first three or four days of this tour, we had Ray Parsons playing bass, but he only played in 2/4 time! This was when they brought Hank Scholz (aka Hank Thompson) to play bass on that first tour. Hank really wasn't a bass player, but he was a good piano player who knew enough music theory to play a bass, so that got us through that first tour. Hank Scholz was Freddy Moore's old friend...he was left handed and didn't even own a bass. The agent Jeff Biels had to go bring his own bass, and I had to reverse the strings on it for Hank to play!
Jim Lebak's first tour was the winter 1974 European tour--he probably rehearsed with Ray Parsons, and Freddy Moore already knew all the songs. He joined the band through Bill Miller, as he was Miller's drummer, and he joined the Comets after Buddy Dee left. On the 1974 European tour, Jim Lebak sounded like he didn't know one song from the other--he didn't know the keys, and he'd play through the 'stops', getting a nasty look from Haley.
 
Bill Haley used Herco picks
The Herco picks, as the ones
used by Bill Haley.
You were in charge of Bill’s guitar on the tours. What kind of strings and picks did he use? 
Bill gave his guitar to me to maintain, and to keep at my house in between the tours—and I kept it in good shape—I knew it was a very valuable instrument, and the Gibson Super 400 was designed for heavy gauge strings, and I used D'Angelico strings on it—they were an excellent sounding string. I found out decades later that these were actually made by D'Addario for D'Angelico. Haley preferred the Herco nylon picks—he used to call me before a tour and ask me to pick up a few of the Herco picks, in the silver and gold colors. Before the 1976 tour he asked me to find a couple of those “bent bow ties” he used to wear all the time, and I actually managed to find them in New York City! 
 
For you first European tour, in late 1974, you played in France. How did you find our country and the French people
I absolutely loved France and the French people and fans...especially Paris and its scenery. I loved to see all those Citroën cars; the DS 19 and the 2CV, they fascinated me. Of course, the French food—it is something one will never ever forget. 

Who did translate the French language for the band? 
Usually there was a tour manager who had set up all the French concerts and he would translate for us, or he would have a secretary who would serve as interpreter. Rudy spoke some French, but not fluently. 
 
How did the band travel from town to town?  
From the hotels, we usually went by bus or by limousine, and when we went to another country, we flew. 
 
On tour, how a Comet working day was, from getting up to bed at night? 
We always got up early to meet downstairs in the restaurant for breakfast, then we'd pack up and meet downstairs again with our luggage and instruments to be driven to the next town, or to the airport. If we made it to the next town early, some of us would do laundry, or we'd get lunch somewhere. We'd meet back at the hotel and find out what time to be down in the lobby to be driven to the venue. I would try to get there early, to do the soundcheck and make sure all the microphones were at the right volumes, then plug my guitar into all the amps to make sure the sound man had the right level in each amp. This method worked very well—the sound men really appreciated this. The band would arrive and the opening acts were usually local bands....or sometimes even a fashion show! After the concert, we went right back to the hotel, dropped off our instruments, changed into our street clothes, and we'd go into the bar and have drinks, which the fans were very anxious to buy for us. They would bring their record albums which we'd autograph, along with books and photographs. Some fans would even have us autograph their arms or their backs!! We'd then go off to bed—I usually shared a room with Freddy Moore [drummer], Jim Lebak [bassist] and Ray Parsons [rhythm guitarist] roomed together, Rudy had his own room, and of course Haley and Martha, his wife, had their own room. We'd all stay up late watching TV. 
 
Do you have a few anecdotes for the French venues or towns you played in? First of all, the Paris, UNICEF show, on December the 4th. 
That show was really exciting. It was hosted by Danny Kay (whom I didn't know at the time, went to the same university as I did, Brooklyn College). This concert was filmed and the band did at least 4 or 5 songs. During the sound check for Haley's guitar volume, he started playing 'Wildwood Flower' and the whole rest of the band joined in. I wish I had a copy of our entire set—this was a high quality filming session. I understand that only “Rock Around The Clock” (see video below) was aired on European TV. [According to French fanzine Crazy Alligator News, "Shake, Rattle and Roll", "Rudy’s Rock" and "Rock Around the Clock" were broadcasted in January 1975 on French TV first channel, TF1]. Our hotel accommodations on this night were at the Paris Hilton—and dinner was provided for all of us. The restaurant was on the top floor which provided a breathtaking panoramic view of the city of Paris—with a string quartette providing the most elegant music—two violins, a viola and a cello....very elegant and romantic.  I had a Parisian suit by Jupiter which I dressed up in to dine there, and when I arrived and was seated, I noticed that Haley, his wife, his manager and the promoter were already seated at another table. Ray Parsons and Jim Lebak arrived dressed like two truck drivers, and the maitre 'd would not let them in because they were improperly dressed—after a brief exchange of angry words, Lebak pointed to the string quartette and yelled out, “Tell them to take off them bow ties and play some shit stompin' music!” as they left to get their dinners in the coffee shop downstairs. Haley seemed amused by this and looked over at me and we both laughed. 



On December, the 10th, you played in Marseille, at le Parc Chanot. What happened there? 
Marseille was the warmest climate on that tour, but I knew it was a major drug capitol—when we landed, we got several taxis and when Rudy, Lebak and I got into the cab, before the driver asked us where we wanted to go, he asked us what kind of drugs we wanted to buy! We just told him the hotel we wanted to be driven to, and he took us there, but I noticed that this guy was hanging around the hotel, and that he was tailing us. From the stage that night, I noticed him in the audience in the first several rows, and he was trying to signal me to get my attention, giving me hand signals to meet him afterwards. I wanted no part of this guy or his drug dealing friends—when the concert ended, I got on the bus with the rest of the band, and spent the rest of the night in my room. 
 
How about the other venues? 
The only thing I remember about Lyon [Palais d’hiver, December, the 11th] was that it was a charming older hotel, and that Lebak and I ate dinner in the train station restaurant that night. I don't remember anything about the Salle Pleyel [December the 12th], but Le Chalet in Strasbourg [December, the 13th] was where we'd gotten the bad chill that made most of us get sick by having to walk out the back alley to get to the dressing rooms, which were at the front of the club, but were blocked by the size of the crowd. 

How was Bill Haley to work with? 
Bill Haley was a real classy guy—very professional, very well dressed. I really had a lot of respect for both he and Rudy. They were the ultimate professionals—they knew how to dress, how to act, how to present themselves....and they did it with class. They were a big influence on me, to this day. 
 
How was the other Comets to play with? Was Rudy the leader? 

At that time on that tour, we were all good friends. That was a very successful tour and everybody on the band got along just fine. Rudy was in charge of the band, and everybody respected and looked up to him. 
 
On tour, did you have one uniform or more? 
On this tour we had only one uniform—a maroon jacket, with black pants, a white shirt and a crossover tie. 
 
How much the musicians were paid per show? How much Haley get? 
We were all on weekly salary. I did not know what any of the other band members were paid, and I did not know what Haley's concert fee was at that time. When he was being handled by Merve Goldstein, he was making $10,000 per concert [about $ 68,500 in 2023], but he lost the deal he had with Merve Goldstein. 
 
When did you see Bill Haley for the last time? 
At the end of the 1976 tour. 
 
In 1975, a new Bill Haley album was planned to be recorded in Nashville, with you on guitar. What tunes had been chosen? Did the band rehearsed or make any arrangements for them? 
I was supposed to be on rhythm guitar on this album. Again, there were no rehearsals at all. Some of the songs for the album were: “Honky Cat”, “Short Fat Fanny”, “16 Teens”.... 

And "Rip It Up"?
Yes--that's right, "Rip It Up" was indeed one of the songs.  I was at Rudy's house before we left for Nashville, and Rudy had to run out to the store for something, and told me, "I'm expecting Haley to call...if he does, just take the message and tell him to call back in an hour." About 15 minutes later, the phone rang and it was Haley--when he found out it was me answering, he sounded so happy...he told me, "You know, Billy T, you and I never had the chance to sit down and really become friends--I hope we get the chance to do that...are you ready for Nashville?" I told him that I was, and that we were riding down in Lebak's van, the three of us. So Haley says, "Did Rudy give you the song list?" and I replied, "Yes, he did...", and Haley went on saying, "Imagine--Sam Charters thinks "Rip It Up" would be a good song for me to record--can you imagine that!" (He sounded a bit annoyed with Charters' not having been aware that he'd been doing that song on his concerts for years!) He ended the conversation with, "Look, Billy T...when you get down there, just play your ass off--and don't forget who you're with!" Rudy then returned home and I let him know that Bill had called. 

Who were the Comets involved in that session?
The only Comets members on this recording session were Rudy, Lebak and myself
 
Why that album failed to be recorded? 
Haley never made it to Nashville. Supposedly he had transmission trouble, as he attempted to drive from Vera Cruz all the way to Nashville. 
 
Shortly after the 1974 tour, Rudy was diagnosed cancer. Did you meet him again before his passing? 
Yes, there was the Brazil tour in October 1975, and that was probably the last time I saw him. 
 
Are you still in contact with the Haley family? 
Yes, very much so. 
 
By now, you are still singing and playing guitar (and dobro, and fiddle). Where do you usually perform. 
My band Blue Smoke has been in business for 51 years, and we have performed over 11,700 gigs. We perform in the New Jersey-Pennsylvania- New York area mostly. 

Do you plan to visit France or Europe again? 
I hope to return to Europe in 2025, as they are planning a “Bill Haley Centennial” for his 100th birthday. This will be with Bill Haley's New Comets handled by Rock-It Concerts in Germany. I have no other information thus far, but I do hope that France will be one of the countries we get to perform in again!

24 juin 2023

En 1980, Bill Haley aurait pu se produire en France

Bill Haley en France
Bill Haley devait chanter au Macumba, en 1980.
 Bill Haley en concert en France dans la discothèque Le Macumba, à Lille et à Vigneux-de-Bretagne, près de Nantes. Cela aurait pu se passer en novembre 1980. 

Six ans après son dernier passage en France, à Strasbourg, le roi du rock aurait chanté devant ses fans français. Outre ces deux dates (le 5 novembre à Lille, le 6 à Vigneux-de-Bretagne), un concert était aussi prévu à Paris.

Le 21 novembre 1979, Bill aurait dû se produire au Palace, club parisien, mais le concert fut annulé.


10 juillet 2022

Johnny Kay, ex-guitariste de Bill Haley est mort

Un musicien de rock-and-roll est décédé hier, 9 juillet 2022 : le guitariste John Kaciuban alias Johnny Kay, né le 23 juin 1940, s'est éteint entouré de ses proches.

Go, Johnny, go! Show télévisé 
Thank You Lucky Stars, 1964
John fut guitariste des Comets de 1960 à 1968, puis en août 1972, lors du festival de rock à Wembley. Ses solos au son  saturé étaient assez sauvages, comme l'atteste l'enregistrement pirate du concert de l'Alhambra, à Paris, en septembre 1966.

Il chanta ("Mohair Sam", "Justine", "The Seventh Son") également sur des disques de Bill Haley, enregistrés au Mexique dans les années 1960. 

John Kaciuban édita une méthode de guitare, en vidéo, dans les années 1980.

Nous, fans, avons eu le privilège de lire les anecdotes et commentaires qu'il publiait sur le groupe Facebook dédié à Bill Haley, "The International Razor Bunnies".

Que John repose en paix.

A lireinterview (en anglais) de Johnny, publiée en 2019


Johnny Kay Kaciuban
Bill Haley et Johnny Kay (à dr.),
show télévisé, Pays-Bas, 1966.