4 décembre 2024

Bill Haley, sa dernière tournée en France en 1974

1974, grande année pour Bill Haley en Europe. Le titre "Rock Around The Clock" atteint la douzième place sur les charts anglais le 16 mars, alors que le groupe effectue une tournée triomphale au Royaume-Uni(1). Le chanteur bénéficie à ce moment-là du mouvement revival qu'accompagnent le film American Graffiti (sorti aux Etats-Unis en août 1973 et en France en mars 1974) et le feuilleton Happy Days, diffusé aux Etats-Unis en septembre 1974(2) ; "Rock Around The Clock" fait partie de la bande originale de ces œuvres. A cela s'ajoute la sortie – en juin en Angleterre – du disque Live in London '74 (Antic 51501), enregistré à l'Hammersmith Palais le 25 mars. Outre ce pays, Bill et ses Comets font un court détour en mai en Belgique, à L'Ancienne Belgique, à Bruxelles (le 13) et au Conservatoire de Liège (le 14).

Bill Haley et Freddie Moore.
Strasbourg, 13 décembre 1974.
Prob. LEO ROY
A l'automne 1974, Bill et les Comets effectuent une nouvelle tournée en Europe. Le groupe se compose de Rudy Pompilli au saxophone, Bill Turner (succédant à Nick Masters) à la guitare solo, Ray Parsons à la guitare rythmique, Jim Lebak à la basse (succédant à Hank Scholz) et Freddie Moore à la batterie. Le manager est Patrick Malynn et le tour manager Tony Gibbings. 

Débutée en Suisse le 28 novembre(3), puis poursuivie en Allemagne, la tournée traverse la France pour cinq dates : les 4, 10, 11, 12 et 13 décembre. Le dernier passage en France de Bill remonte à septembre 1966.

Gala de l'UNICEF à Paris

Le 4 décembre, les Comets jouent à Paris, à l'Olympia, pour un gala au profit de l'UNICEF. Bill est de retour dans ce music-hall seize ans après y avoir triomphé (en octobre 1958). Selon le fanzine français Crazy Alligator News(4), trois morceaux ("Shake, Rattle and Roll", "Rudy's Rock" et "Rock Around The Clock") enregistrés lors de ce gala sont diffusés sur la chaîne de télévision française TF1 [selon mes recherches, en janvier 1975]. Une vidéo de Bill Haley interprétant "Rock Around The Clock" lors de ce concert est en ligne sur YouTube (voir ci-dessous). Le guitariste Bill Turner se souvient que, pendant la balance, pour le volume de sa guitare, Haley commenca à jouer l'air traditionnel country "Wildwood Flower" et tout le reste du groupe se joint à lui.

Les Comets quittent ensuite Paris pour la Suède et la Norvège.


Marseille et ses "dealers"

Le 10 décembre, le roi du rock-and-roll est de retour en France et chante à Marseille, au Parc Chanot (hall 7). "Bill Haley a bâclé sa rentrée en France, mais le rock a fait vibrer 2 000 jeunes au Parc Chanot", titre Lucien Pucciarelli dans le quotidien d'orientation communiste La Marseillaise. La première partie est assurée par le groupe français humoristique Au bonheur des dames, qui enregistra en 1973 "Oh, les filles", une adaptation de "Sugaree", écrite part Marty Robbins et interprétée par Rusty York. Critique mitigée de Pucciarelli : "Si le groupe a indiscutablement le métier remarquable (...), il ne donne à aucun moment l'impression de s'engager. (...) Bill Haley au physique épais sur le retour interprétera en tout quatre chansons, ce qui on l'admettra est une façon peu délicate de se moquer des spectateurs." Bill Haley, relève Lucien Pucciarelli, refusa "trois minutes d'interview à la TV, qu'il voulait se faire payer la bagatelle de 2 millions et demi d'anciens francs" [soit 25 000 francs, soit 22 463 euros environ].



Bill Turner évoque son passage à Marseille. "Lorsque nous sommes arrivés, explique le guitariste, nous avons pris plusieurs taxis et, quand Rudy, Lebak et moi-même sommes montés dans le taxi, avant que le chauffeur ne nous demande où nous voulions aller, il désira savoir quel genre de drogue nous voulions acheter. Nous lui indiquâmes simplement l'hôtel où nous voulions être conduits, et il nous y déposa. Cependant, je remarquais que ce type traînait autour de l'hôtel et nous suivait. Depuis la scène ce soir-là, je le repérai dans les premiers rangs. Il me faisait des signes pour attirer mon attention et m'inviter à le rencontrer ensuite. Je ne voulais rien avoir à faire avec ce gars ou ses amis trafiquants de drogue. Lorsque le concert s'est terminé, je suis monté dans le bus avec le reste du groupe et j'ai passé le reste de la nuit dans ma chambre." Un de mes amis, ex-disquaire, commente cette anecdote : "trois ans avant, les Rolling Stones, gros consommateurs avoués, s'étaient installés temporairement sur la Côte d'Azur pour enregistrer, justement parce qu'ils pouvaient se fournir aisément depuis la sulfureuse Marseille. Pas étonnant qu'à la suite de cela, tous les musiciens "rock" aient été harcelés par les vendeurs."

Lyon, sur les traces de "Gégène"

Le 11 décembre, à 21 heures, les Comets se produisent à Lyon, au Palais d'Hiver (aujourd'hui détruit et remplacé par un immeuble). Prix d'une place 30 F (environ 27 euros). Une salle où avait chanté cinq ans plus tôt Gene Vincent.

Paris à nouveau

Le 12 décembre, Bill et les Comets jouent à Paris, cette fois-ci à la Salle Pleyel, habituellement réservée à la musique classique et au jazz. Deux concerts sont programmés, à 19 h 30 et 22 h 30. Le prix d'une place "orchestre" est de 40 francs (soit seulement environ 36 euros !). Le groupe français Au bonheur des dames, en première partie, est sifflé ; le public veut Bill. Un spectateur témoigne : "Le chanteur, Eddick Ritchell, très calme, regarde la foule haineuse, tire sa langue tintée en vert, puis sort de sa poche un sifflet à roulette, siffle dans le micro : silence immédiat de la foule en délire, les oreilles malmenées. Ils purent chanter leur répertoire dans le calme, Eddick secouant son sifflet quand le public recommençait à protester."

L'écrivain et chanteur Michel Rose publie un compte rendu précis de la prestation de Haley, qui sera republié dans son livre Country Music et Rockin' fanzines (Camion blanc, 2020). Un de ces concerts fut enregistré par la station de radio Europe 1. Dans son numéro de décembre 1995, Juke Box Magazine précise que quatre morceaux furent rediffusés par Europe 1 en octobre 1995 (en plus d'un des shows à l'Olympia de 1958) : "Rip It Up", "See You Later, Alligator", "The Saints Rock and Roll" et "Rock Around The Clock". En outre, en 1985, Marcel Rapp, sur son label Dr Kollector, sortit un 33 tours pirate intitulé Live in Paris (DK 006), contenant une partie d'un des spectacles de la salle Pleyel. L'enregistrement est, hélas, de qualité médiocre. Il existe peut-être dans les archives d’Europe 1 l’intégralité du concert, à l’instar de celui de 1958 qui fut exhumé en 2002 par Big Beat Records.

Dans le fanzine Rock 'n' Roll, n° 12, de janvier-février 1975, p. 16 et s., Jack Duméry, qui avait précédemment assisté au concert du festival de Wembley en 1972, signe un compte rendu du concert à Pleyel dithyrambique : "Il est réconfortant de constater que la plupart des spectateurs ne devaient pas être nés lorsque Bill enregistra son premier disque et pourtant tout le monde prend son pied." Jack Dumery regrette néanmoins que Bill n'ait chanté que six chansons.

Les belles Citroën

Bill Turner se souvient de son passage à Paris : "Cette nuit-là, nous étions à l'hôtel Hilton. Le restaurant se situait au dernier étage, offrant une vue panoramique époustouflante sur la ville, avec un quatuor à cordes jouant une musique raffinée et romantique : deux violons, un alto et un violoncelle. Quand je suis arrivé, Haley, sa femme, son manager et le promoteur étaient déjà assis à une autre table. Ray Parsons et Jim Lebak se présentèrent nippés comme deux chauffeurs routiers, et le maître d'hôtel leur refusa l'entrée. Après un vif échange, en partant, Lebak pointa du doigt le quatuor à cordes : "Dîtes-leur d'enlever leurs nœuds papillon et de jouer de la musique qui déchire !" Haley semblait amusé par cela. Il me regarda et nous rîmes tous deux."

Musicien américain de vingt-quatre ans alors, Bill Turner s'exclame : "J'ai adoré la France et les Français, surtout Paris et ses panoramas. J'aimais toutes ces voitures Citroën, la DS 19 et la 2 CV, qui me fascinaient. Et bien sûr, la nourriture française, quelque chose qu'on n'oublie jamais."

Consulter la galerie de photos d'un des concerts du 12 décembre, de l'agence Roger-Viollet.

Nuit glaciale à Strasbourg

Le 13 décembre, dernière date de la tournée, le groupe rejoint Strasbourg, pour passer à la discothèque Le Châlet. Au terme du concert, dans une salle surchauffée, se souvient Bill Turner, les musiciens durent sortir dans la nuit glacée pour rejoindre à pied leurs loges situés dans une caravane devant le club ; ils attrapèrent froid. Selon Crazy Alligator News(4), un second concert aurait eu lieu le même jour au club La Source ; ce dernier n'est pas mentionné sur l'affiche listant les concerts de la tournée (voir plus bas).

Le 14 décembre, Bill et ses musiciens rentrent aux Etats-Unis ; Bill Turner et Rudy Pompilli sont fiévreux. Rudy, qui durant toute la tournée avait une gêne respiratoire, est hospitalisé. Atteint d'un cancer du poumon, il décèdera un peu plus d'un an après, laissant Bill à jamais affecté par cette disparition d'un quasi-frère.

Par la suite, quelques concerts de Bill Haley furent programmés en France puis annulés : en 1976, à Paris (au Bus Palladium) ; en novembre 1979, à Paris (au Palace) ; en 1980, à Lille et Vigneux-de-Bretagne (dans les discothèques Le Macumba). 

C'est donc le 13 décembre 1974 que ses fans virent Bill Haley en France pour la dernière fois.

Liste des morceaux interprétés en France en 1974 :

  1. Shake, Rattle and Roll (B. Haley)
  2. Razzle Dazzle B. Haley)
  3. Rudy's Rock (R. Pompilli)
  4. Rockin' Robin (R. Parsons)
  5. Memphis (R. Parsons)
  6. Rip It Up (B. Haley)
  7. Guitar Boogie (B. Turner)
  8. Blue Suede Shoes (J. Lebak)
  9. Slippin' and Slidin' (J. Lebak)
  10. See You Later, Alligator (B. Haley)
  11. Caravan (F. Moore)
  12. The Saints Rock and Roll (B. Haley)
  13. Johnny B. Goode (B. Turner)
  14. Kansas City (R. Pompilli)
  15. Rock Around The Clock (B. Haley)
  16. Rock The Joint (B. Haley)
A lire : mon interview de Bill Turner, sur ses années avec Bill Haley.

(1) Sur cette tournée, lire l'article de Chris Gardner dans Now Dig This n° 433, avril 2019. (2) Première diffusion en France en août 1976. (3) Selon le fanzine français Rock and Roll n° 11, de novembre-décembre 1974, il était initialement prévu que Bill joue à Paris le 25 novembre (à l'Ancienne Gare de la Bastille), le 27 à Marseille et le 28 à Lyon. (4) Numéro spécial sur la biographie de Bill Haley, par Claude Thillay.

Bill Haley, Paris, 12 décembre 1974. 


Bill Haley, Paris, 12 décembre 1974.

Bill Haley, Lyon, 11 décembre 1974.

Bill Haley, affiche des dates pour la tournée française de 1974.

Hans Kerns (admirateur allemand), Freddie Moore, Bill Turner,
Rudy Pompilli, Strasbourg, 13 décembre 1974. INGE DIX

Les fans allemands Jochen Dix et Hans Kerns montent la lanière
de cuir qu'ils offrent à Bill pour sa guitare Gibson.
Strasbourg, 13 décembre 1974. INGE DIX

Bill Haley, Bill Turner et Freddie Moore.
Strasbourg, 13 décembre 1974. Photographe inconnu.



Bill Haley et Freddie Moore (batterie).
Strasbourg, 13 décembre 1974. Prob. LEO ROY

Freddie Moore, Bill Haley, Jim Lebak.
Strasbourg, 13 décembre 1974. INGE DIX

Jim Lebak, Bill Haley et Ray Parsons.
Strasbourg, 13 décembre 1974. INGE DIX

Bill Haley, Jim Lebak et Bill Turner.
Strasbourg, 13 décembre 1974.
 Prob. LEO ROY

Rudy Pompilli et Bill Haley.
Strasbourg, 13 décembre 1974. Prob. LEO ROY

Rudy Pompilli et Bill Haley.
Strasbourg, 13 décembre 1974.
 Prob. LEO ROY

Bill Haley et Freddie Moore.
Strasbourg, 13 décembre 1974. Prob. LEO ROY

Rudy Pompilli, Bill Haley et Bill Turner.
Paris, 12 décembre 1974. Photographe inconnu.
 
Jim Lebak, Bill Haley, Freddie Moore, Rudy Pompilli et.Bill Turner. Paris, 12 décembre 1974.  Photographe inconnu.

Rudy Pompilli, Bill Haley, Bill Turner et Ray Parsons.
Paris, 12 décembre 1974. 
Photographe inconnu.


Rudy Pompilli et Bill Haley. Un personne tient une caméra
derrière la scène. Strasbourg, 13 décembre 1974. Prob. LEO ROY

Bill et Tony Gibbings, tour manager.
Strasbourg, 13 décembre 1974. Photographe inconnu.

Bill Haley, Lyon, 11 décembre 1974. Photographe inconnu.

Bill Haley, Paris, 12 décembre 1974. 
Photograph inconnu.

Annonce pour les concerts
du 12 décembre 1974 à Paris,
parue dans Le Monde.

18 juillet 2024

Bill Haley refusa d'enregistrer des chansons d'Elvis en 1972

Projet d'enregistrement, liste n° 1.
Collection K. Kettner.
Dans son livre sur la tournée européenne de Bill Haley en 1958(1), Klaus Kettner consacre un chapitre sur les rencontres entre Bill et Elvis lors de cette tournée. Parmi les photos, autographes et autres publicités figure un document relatif au projet de disque enregistré par Bill Haley en 1972, Just Rock and Roll Music (Sonet). Ce document est une liste de titres proposés par Sam Charters, le producteur, à Bill. De nombreux titres furent précédemment enregistrés par Elvis : "Walk A Mile in My Shoes", "Polk Salad Annie", "I Need Your Love Tonight", "Hound Dog", "Guitar Man"... Les titres sont rayés par Bill avec la mention "no" (non). Bill jugea peut-être qu'il ne pouvait interpréter un morceau mieux qu'Elvis ou bien que ces chansons ne convenaient pas à son style. 

Projet d'enregistrement, liste n° 2.
Collection K. Kettner.
Certains autres titres, non chantés par Elvis, sont marqués d'un "maybe" (peut-être) : "Everybody's Talkin'" (Neil Diamond)(2), "I Am... I said" (idem), "Can't Buy Me Love" (The Beatles), "Dock Of The Bay" (Otis Redding), "Bye Bye Love" (Simon and Garfunkel). Ceux-là, à mon avis, ne correspondent pas non plus au style des Comets. Ils ne figurèrent pas sur l'album. Mais force est de constater que Sam Charters tentait de pousser Bill vers de nouveaux horizons musicaux.

Lire ma critique du disque Just Rock and Roll Music.

(1) Bill Haley & His Comets - Rockin´ Around Europe 1958 - Rock and Roll conquers Europe, par Klaus Kettner, Hydra, 328 pages, 2024, en anglais ou en allemand. (2) Chanson du film Macadam Cowboy (Midnight Cowboy), enregistrée également par Harry Nilsson.

Le disque paru en 1973, pressage mexicain. Discogs.









17 juillet 2024

Livre : Bill Haley & His Comets - Rockin´ Around Europe 1958, par Klaus Kettner

En octobre-novembre 1958, Bill Haley et ses Comets effectuent une tournée en Europe et dans quelques pays d'Afrique du Nord. Par ordre chronologique : Italie, France, Tunisie, Algérie, Autriche, Allemagne de l'Ouest, Belgique, Espagne où le régime de Franco mit fin au programme. Spécialiste de Bill Haley, manager des Comets réunifiés de 1991 à 2018, le Munichois Klaus Kettner, né en 1965, donne un éclairage fort documenté sur cet évènement de l'histoire du rock. 

Ce livre est un must pour tout fan de Bill Haley ou plus largement de rock-and-roll : photos inédites dont certaines avec Elvis (alors militaire en Allemagne) venu assister à quelques concerts de Bill, coupures de presse, témoignages de spectateurs, de musiciens, notamment des Comets tels que Johnny Grande ou Franny Beecher ayant participé à la tournée.

Par son travail, Klaus Kettner montre comment la vague rock s'est répandue hors d'Amérique du Nord, rapidement associée aux émeutes de la jeunesse, qui accède pour la première fois à sa propre musique, en particulier à Berlin (au Palais des sports) et Paris (à l'Olympia) : fauteuils cassés, jets de projectiles, bagarres... (De telles manifestations avaient eu lieu précédemment à l'Olympia lors d'un concert de Sidney Bechet en 1955.) 

"Je n'entendais rien à part la batterie"

Parmi les témoignages, je retiens celui d'un fan, de Mannheim (Allemagne), p. 203, qui se souvient de la très faible amplification des instruments. Quand les spectateurs se mettaient à hurler, dès la première chanson, "je n'entendais rien à part la batterie et, peut-être quelques notes de saxo (...). Et pourtant, après le spectacle, nous disions : "Mec, c'était quelque chose."

Parenthèse entre les concerts, le tournage du film J'y suis, j'y reste, avec Catherina Valente, est décrit, avec de nombreuses photos du tournage et des sessions d'enregistrement de "Viva La Rock and Roll", "Hot Dog Buddy Buddy" et "Whoa Mabel", spécialement prévues pour le film.

Ainsi, Bill Haley ouvre en 1958 la voie en Europe à ses confrères rockers, comme Gene Vincent, qui déjà commencent à perdre leur popularité aux Etats-Unis. 

Bill Haley & His Comets - Rockin´ Around Europe 1958 - Rock and Roll conquers Europe, par Klaus Kettner, Hydra, 328 pages, 2024, en anglais ou en allemand. Un CD audio avec notamment le concert filmé en Belgique y est inclus.

Commander le livre (attention à spécifier la langue choisie : anglais ou allemand) : www.rockithydra.de

Lire aussi : Interview de Klaus Kettner, Rock It Concerts : "Lorsque la musique de Bill Haley est jouée, les gens se mettent à danser ou à bouger"

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In October-November 1958, Bill Haley and his Comets toured Europe and a few countries in North Africa. In chronological order: Italy, France, Tunisia, Algeria, Austria, West Germany, Belgium, Spain where the Franco regime ended the program. A specialist in Bill Haley, manager of the reunified Comets from 1991 to 2018, Munich-based Klaus Kettner, born in 1965, provides well-documented insight into this event in rock history.

This book is a must for any fan of Bill Haley or more broadly of rock-and-roll: unpublished photos, some of which with Elvis (then a soldier in Germany) who came to attend some of Bill's concerts, press clippings, testimonies from spectators, musicians, notably Comets such as Johnny Grande or Franny Beecher who participated in the tour. Through his work, Klaus Kettner shows how the rock wave spread outside North America, quickly associated with the riots of the youth, who accessed their own music for the first time, in particular in Berlin (at the Palais des sports ) and Paris (at the Olympia): broken armchairs, thrown projectiles, fights... (Such demonstrations had previously taken place at the Olympia during a Sidney Bechet concert in 1955.)

“I couldn’t hear anything except the drums”

Among the testimonies, I remember that of a fan, from Mannheim (Germany), p. 203, which remembers the very low amplification of the instruments. When the audience started screaming, from the first song, "I couldn't hear anything except the drums and maybe a few sax notes (...). And yet, after the show, we were saying: 'Man, it was something."

A break between concerts, the filming of the film Hier bin Ich, hier bleib Ich, with Catherina Valente, is described with numerous photos from the filming and recording sessions of "Viva La Rock and Roll", "Hot Dog Buddy Buddy" and "Whoa Mabel", specially planned for the film.

Thus, in 1958, Bill Haley paved the way in Europe for his fellow rockers, like Gene Vincent, who were already beginning to lose their popularity in the United States.

Bill Haley & His Comets - Rockin´ Around Europe 1958 - Rock and Roll conquers Europe, by Klaus Kettner, Hydra, 328 pages, 2024, in English or German. An audio CD including the concert filmed in Belgium is included.

Order the book (be careful to specify the chosen language: English or German): www.rockithydra.de

12 avril 2024

"Rock Around the Clock" a 70 ans

Chaque 12 avril est un anniversaire que je fête en musique. Ce jour-là, en 1954, il y a donc soixante-dix ans, Bill Haley et ses Comets enregistrent à New York "(We're Gonna) Rock Around the Clock", pour Decca Records. 

Prévue en face B de "Thirteen Women", la chanson devient un succès mondial lorsqu'elle figure au générique du film Graine de violence en 1955. Au moins 25 millions d'exemplaires de la chanson auraient été vendus. 

Cette chanson symbolise, à mes oreilles, le rock and roll et de la joie de vivre. 

Merci à Bill et ses Comets !

En savoir plus sur la chanson (page en anglais) : Rock Around the Clock - Wikipedia

"Clock" atteint le Top 20
au Royaume-Uni à nouveau
en 1968 (photo), puis le Top 12 en 1974..