8 décembre 2019

Disque : Biggest Hits, par Bill Haley

En 1968, Bill Haley a 43 ans. Il connaît un regain de succès, en particulier en Angleterre où il compte de fidèles admirateurs, ainsi qu'en Suède où il entreprend une tournée en juin. Sa nouvelle maison de disques, Sonet, basée dans ce pays, lui fait enregistrer à l'occasion de la tournée un album en studio intitulé Biggest Hits. Sur les douze titres de l'album, Bill enregistre à nouveau plusieurs de classiques, certains pour la énième fois : "Rock Around the Clock", "Skinny Minnie", "The Saints Rock and Roll", "Shake Rattle and Roll", "Rock-a-Beatin' Boogie", "Rock the Joint" et "See You Later, Alligator".


Le rocker chante ses tubes d'une manière décontractée, sur un tempo plus lent que celui des versions originales, mises en boîte près de quinze ans plus tôt. J'aime néanmoins ce disque, maintes fois réédité par divers labels dans le monde entier. Peut-être parce que ce fut mon premier disque de Haley. En France, ce LP, sous le label bon marché Musidisc, était dans tous les bacs de supermarchés et hypermarchés à la fin des années 1970. C'était souvent avec lui qu'une nouvelle génération de rockers découvrait Bill Haley.

Ce 33 tours inclut des morceaux presque plus intéressants que les tubes précités, si souvent réenregistrés par Bill. J'aime le tempo médium de "Flip, Flop and Fly", avec un piano boogie (joué par Rune Ofwermann) et des ricochets de steel guitar (jouée par Nick Nastos). Haley enregistrera à nouveau cette chanson quatre mois plus tard pour United Artists, avec un rythme plus rapide et un solo de piano endiablé. Dans le style asiatico-rock, Bill reprend "Ling Ting Tong", rappelant son "Dragon Rock" enregistré en 1959.

Sur le plan instrumental, la guitare rythmique de Bill est audible, ce qui est rarement le cas dans ses enregistrements en studio. Son jeu consiste à marquer les temps par ses accords, de manière étouffée, avec un son assez grave, une façon de jouer très différente de celle qu'il avait sur scène. En 1968, voilà dix ans que les Comets utilisent une basse électrique. Al Rappa, qui joue avec eux depuis 1959, exécute ses lignes caractéristiques, différentes de celles de ses prédécesseurs contrebassistes. Rudy Pompilli fait comme d'habitude un travail admirable au saxophone, en harmonie avec le guitariste soliste Nick Nastos dont le jeu est assez proche de celui de Carl Perkins. J'aime moins, en revanche, le son et le style du batteur John "Bam Bam" Lane. La caisse claire est en retrait et le jeu de cymbales moins percutant que celui de son successeur, Bill Nolte.




Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire