8 décembre 2019

Mon premier disque de Bill Haley

"Août 1976, Plancoët". Ce sont les quelques mots qu'inscrivit ma mère sur le premier disque de Bill Haley qui entra dans la famille. En cet été caniculaire, j'ai dix ans. Nous nous promenons, en vacances, sur un marché en Bretagne. Mon père s'arrête devant un stand de disques. Un 33 tours attire son attention : un disque du label français Musidisc intitulé Bill Haley and the Comets. Rock!! Il s'agit des pistes enregistrées en studio en Suède pour le label Sonet, en 1968.

Le verso : disque garanti "rock" !
Photo d'un des concerts de Haley
à l'Alhambra (Paris), en 1966.
Cette trouvaille fut la madeleine de Proust de mon père, qui avait entendu pour la première fois "Rock Around The Clock" lors de son service militaire, durant la guerre d'Algérie, vers 1956, en  assistant à une projection du film Graine de violence. Plusieurs fois, il m'expliqua ce qu'il ressentit à ce moment : de l'excitation, une envie de vivre à toute vitesse – il faisait de la moto –, une joie mêlée à une certaine révolte... Longtemps plus tard, il entendit à la radio le fameux air, qui l'émut derechef. C'était peut-être en 1974, lorsque "Rock Around the Clock" se vendait à nouveau, propulsé par le film American Graffiti dont il faisait partie des bandes originales.

Qui était ce Bill en veste rouge ?
Le disque Musidisc reste muet dans notre location saisonnière, attendant d'être joué sur le tourne-disque familial. La photo de la pochette m'intrigue : qui est ce Bill en veste rouge, dans une position statique, avec sa guitare noire, entouré de musiciens en costumes bleu ?
Bill Haley Musidisc
Sur le verso, l'inscription-souvenir de 1976.

A notre retour de vacances, mon père joue le 33 tours sur l'électrophone Dual du salon. Le rythme de Bill et ses Comètes me marquent instantanément. Je ressens, je présume, la même chose que mon père vingt ans auparavant.

Le 22 août 1976, la télévision française diffuse pour la première fois le feuilleton Happy Days, ayant pour générique "Rock Around the Clock". Ce fut mon second choc musical de 1976, confirmant mon attrait pour la musique de l'homme à l'accroche-coeur.

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